Nos héros sont morts ce soir
D’où venons-nous à l’âge adulte? Nul
doute : on est très proches de la littérature. On reste des enfants gâtés,
entourés dans nos rapports imaginaires à un monde réel. Voilà donc pourquoi David Perrault, réalisateur et
scénariste du film Nos héros sont morts
ce soir plonge dans le passé littéraire, parfois idéalisé, afin de nous
donner un mélange de mémoire en blanc et noir, en créant un genre
cinématographique tout à fait poétique et donc très imposant qui illustre son
opinion sur les racines du désir dans et à travers le temps. Evidement, on est
exposés au souvenir terrible puisque le miroir du temps est douloureux d’après
les exigences de la mémoire qui travaille et s’en va, mobilisée par la lutte
acharnée pour la survie. Rien d’ajouter à la « haute couture » des
sentiments où leur raffinage cérébral nous offre un résultat très français,
c'est-à-dire identifiable, avec une essence de poésie et un esprit
d’argumentation.
On
se trouve en France, au début des années 60. On voit le rapport professionnel-
amical et son déroulement entre Simon et Victor. Simon (Jean-Pierre Martins), catcheur,
porte le masque blanc : sur le ring il joue le rôle du « Spectre ». Victor
(Denis Ménochet), moins puissant que son collègue, est l’écorcheur mais veut
partir de cet emploi dur. Quand Simon lui propose d’être son adversaire au
masque noir : « L'Équarrisseur de Belleville », Victor affirme qu’il aimerait
être dans la peau de celui qu'on applaudit. Et donc Simon lui suggère d'échanger
les masques. Voilà le problème, quand le visage sera reconnu et aucune idée ne
pourra durer plus que le temps qui la domine. Bien sur, on est
« présents » au souvenir terrible de ces deux hommes dont le désir
pour la même femme – désir évident de la part de Simon tandis que Victor en est
silencieux- était significatif pour la narration filmique.
Puisque
Perrault utilise des noms illustrés, comme ceux de François Rabelais, docteur
et écrivain, et de Gérard de Nerval, la variation fictive appartient au monde
déjà connu, parcouru. En tous cas, -selon Perrault- il faut qu’on se souvienne
que « l’important n’est pas de comprendre mais de prendre ». Dans ce
cadre, ce monde se révèle à travers le monde en dehors de l’écran et nous montre
les dents de son absurdité. Lorsque l’enjeu de la vie est l’action du
« deal », la violence y existe. C’est la morale du film enfin. Très
intéressant même si le film Nos héros
sont morts ce soir reste dépendant à ses racines. La musique
fonctionne aussi comme agent provocateur, à travers laquelle les spectateurs
changent d’émotion, de temps et d’espace filmique. Ce trait impose à son tour à
ce que la narration filmique expose grâce à son esthétisme poétique : le
cinéma synergie.
Réalisateur : David Perrault
scénario : David Perrault
image : Christophe Duchange
montage : Maxime Pozzi-Garcia
son : Thierry Ducos - Rémi Gauthier - Guillaume Leriche
décors : Florian Sanson
musique : Julien Gester - Olivier Gonord
interprètes : scénario : David Perrault
image : Christophe Duchange
montage : Maxime Pozzi-Garcia
son : Thierry Ducos - Rémi Gauthier - Guillaume Leriche
décors : Florian Sanson
musique : Julien Gester - Olivier Gonord
Denis Ménochet
Jean-Pierre Martins
Constance Dollé
Philippe Nahon
Pascal Demolon
Alice Barnole
Yann Collette
http://www.imdb.com/title/tt2876358/?ref_=sr_1
19th Athens
International Film Festival “Nychtes Premieras”
No comments:
Post a Comment